• Rallye de Suède 2016

    Retour d'expérience de Suède.

     

    Je ne vais pas revenir sur les atermoiements des organisateurs. Avec les dépenses engagées (et non remboursables), notre groupe de 4 (mes deux fistons, mon frangin et moi) n'était pas très confiant jusqu'à la conférence de presse de lundi...

     

    Arrivés mercredi en fin de journée à notre location à Hagfors et n'ayant pas de shakedown pour nous divertir le jeudi matin, nous décidons d'aller nous poster dans Rammen à l'heure des reconnaissances (de 10h30 à 14h). Il n'y a pas un chat, nous nous postons à un T droit dans un décor lugubre. Le sol est gelé sur moins de 3 mm, il n'y a pas la trace de l'ombre de la présence de neige, on se dit qu'une annulation est encore possible.

     

    Les concurrents arrivent peu après 10h30, ils nous font tous un petit signe de la main, ils doivent se dire qu'il y aura au moins 4 spectateurs pendant le rallye. Tous ? Non ! Pas Meeke. Sa Lancer Evo arrive très vite, il enfile le T droit en légère dérive, on comprend tout de suite que Kris n'est pas venu pour acheter de la bière suédoise. Dans l'heure qui suit, les Golf des VW boys, les Béhèmes des Hyundai boys, les Volvos et les Lancers se suivent à un rythme soutenu (au moins 2 passages pour chacun). La matinée est vite passée, nous avons reconnu un accès possible de Rammen, nous avons vu les boys, nous aurons déjà ça dans les souvenirs. 

     

    Vers midi, nous passons par Hagfors et nous décidons d'aller manger un bout dans notre cantine préférée. C'est sympa, pas cher, et il y a du Wifi. Une bande de jeune est un peu bruyante à la table à côté, qui discute et rigole, et sort avant nous. Mince alors, le petit gars qui tenait le crachoir monte dans une Lancer qui porte le numéro distinctif des reconnaissances (des chiffres oranges en haut à droite du pare-brise) : c'était Ole Christian Veiby, qui nous régalera plusieurs fois pendant le rallye avec sa Fabia R5.

     

    Nous partons ensuite pour Karlstad, en passant d'abord par le service park où il ne se passe pas grand-chose, sinon la pose de rampes de phares pour la procession dans l'hippodrome. Et nous arrivons un peu à l'avance pour l'habituelle séance de signature d'autographes par les 14 pilotes sélectionnés par l'organisateur. Comme nous venons chaque année, nous connaissons la musique par coeur, nous sommes parmi les premiers à entrer, et comme chaque année, nous avons l'occasion de prendre des photos, d'encourager l'un ou l'autre, de parler même avec certains.

     

    Au début de la file, les pilotes Abu Dhabi Total Citroën sont un peu gênés ! Ce sont les seuls qui n'ont pas apporté de "supports" pour offrir des autographes au public. Meeke regarde alternativement le sol et le plafond, les bras croisés. Personne n'a pensé à faire un peu de relations publiques ?

     

    Neuville nous avoue que ce sera difficile de faire aussi bien que l'année dernière. Henning Solberg et Ilka Minor nous font leur meilleur sourire.

     

    Nous rencontrons un Ola Floene hilare. Apparemment, son transfert l'a rendu heureux.

     

    Nous surprenons une conversation entre Mikkelsen et Latvala. Ils devisent d'un passage dans une courbe rapide et de la manière dont ils vont l'aborder : Mikkelsen privilégie la corde, et Latvala une plus grande dérive qui lui permettra d'enfiler la courbe suivante plus vite. Voilà des vrais professionnels (tout en signant des autographes et en souriant pour les photos). 

     

    Mon frangin engage la conversation avec Ogier. Contrairement à l'année dernière, mon frère lui dit qu'il ne doit pas laisser gagner Neuville. Grand sourire du champion du monde. Petite parenthèse : j'ai toujours du mal à imaginer que le mec qui blague et sourit devant nous soit aussi souvent blâmé pour sa grosse tête, sa prétention, sa vanité, son arrogance... Je trouve que pour un pilote de haut niveau, il reste très très très accessible.

     

    Au bout de la file, les organisateurs ont casé quelques pilotes et co-pilotes suédois, dont Fredrik Ahlin, qui dédicace des grattoirs de pare-brise à son effigie !

     

    Le vendredi matin, là où nous logeons juste à côté d'Hagfors, rien n'a changé. Il a à peine gelé pendant la nuit, il n'y a toujours pas de neige. Nous partons pour Torsby, et nous allons nous poster dans un double droit rapide du côté de l'aérodrome. Il n'y a pas de neige non plus à Torsby, et on voit bien la trace de l'arrosage de la veille sur la route. C'est gelé en surface, mais la mince couche de glace partira vite sous les clous des premiers sur la route. Les WRC passent comme des fusées, en légère dérive, avec une mention spéciale pour Sordo qui passe comme une fusée turbo ! Tanak montre que les DMACK tiennent bien la glace. Al-Qassimi, Camilli et Breen sont les seuls à sous-virer ??? Evans nous régale et les Fabia sont efficaces.

     

    De Torsby, nous partons pour Svullrya. Heureusement, comme nous l'avions vu en passant la veille, il y a de la neige en Norvège. Nous entrons dans la spéciale par l'arrivée, et nous remontons jusqu'au dernier gauche rapide. Encore une fois, les WRC passent comme des avions (pour changer !). Sauf Al Qassimi qui loupe son point de freinage, s'emmêle les pinceaux et passe carrément dans la corde où il n'y a heureusement que 30 cm de neige. Il n'y a qu'un spectateur qui ne rigole pas, celui dont la GoPro est restée longtemps en l'air avant de retomber. 

     

    Nous avons été prévoyants, et en attendant le deuxième passage dans la même ES Svullrya (c'est la suivante), nous allumons un grill et nous cuisons quelques saucisses. Comme ça se refroidit, nous décidons de retourner nous réchauffer dans la voiture. Mais nous croisons Colin Clark (le mec un peu fou de la radio WRC) au point Stop de la spéciale, et nous décidons de rester à l'arrivée pour le voir à l'oeuvre. Là nous avons un autre spectacle sous les yeux. Non seulement les mimiques de Colin Clark qui est très expressif, mais aussi l'état des voitures qui s'arrêtent devant nous.

     

    On ne sait pas si ça a eu lieu lors du premier ou du deuxième passage, mais la Polo d'Ogier n'a plus d'aile à l'avant gauche.

     

    Et la Polo de Mikkelsen n'est pas en reste, il manque la carrosserie à l'avant gauche aussi !

     

    Nous rentrons en Suède et nous terminons la journée par le deuxième passage dans Torsby. A notre grand étonnement, il a neigé pendant que nous étions en Norvège, Nous décidons de retourner au même endroit que le matin, pour apprécier l'éventuelle différence de passage dans le double droit. Les WRC sont un peu plus lentes (à l'oeil), et les dérives un peu plus larges. Nous rentrons contents de notre journée : nous pouvons enfin envoyer quelques photos à nos proches (ceux qui nous chambraient pour nos photos de Suède sans neige).

     

    Je terminais mon message précédent par le deuxième passage dans Torsby le vendredi après-midi. Je voudrais juste poser une question : qui a pondu le règlement débile actuel du WRC, surtout le chapitre des journées sans assistance (autre que les pneus) ?

     

    Dans cette dernière spéciale de la journée, nous avons été témoins de deux faits navrants !

     

    Premièrement,  nous avons vu Neuville à la peine, en survirage suite à la casse de son différentiel arrière (et juste avant que le cardan avant droit ne casse en fin de spéciale, ce que Gilsoul nous a confirmé à l’aéroport). Neuville a ramé toute la journée, et a perdu l’espoir de ramener des points.

     

    Et aussi, l’abandon de Latvala devant nous, arrivé lui en sous-virage (par la portière, suite à la casse de son différentiel avant, plus tôt dans la journée). Parti en presque tête à queue, Latvala a finalement cassé sa suspension dans le fossé et c’était terminé.

     

    Nous voilà arrivés au samedi. Vu le peu de spéciales à disputer et craignant que ce soit blindé de monde, nous faisons l’impasse sur Fredriksberg pour aller nous installer dans Vargasen 1. Nous optons pour une belle enfilade rapide repérée sur les vidéos «onboard» de WRC+. Malheureusement, c’est devenu un problème en Suède, vu la distance à parcourir sur le chemin d’accès et le nombre important de voitures qui s’y rendent, nous nous retrouvons bloqués à 6 km de la spéciale. Au bout de 25 minutes à l’arrêt, j’arrive à faire demi-tour au prix de 15 manœuvres. Il est trop tard pour aller ailleurs, nous finissons par nous rendre à l’arrivée de la spéciale où nous nous joignons à des familles suédoises dont les gosses font des signes aux pilotes. J’ai un scoop pour vous : les WRC ont un klaxon !

     

    Pour éviter une deuxième déconvenue, nous nous rendons sur un spot de Vargasen 2 plus facile d’accès (grand parking à proximité). Dans une longue courbe à droite en montée, nous essayons de comparer les trajectoires. Les voitures évitent la corde, qui doit cacher un piège. C’est ainsi que ceux qui se sont installés plus bas dans la courbe dégustent de la neige sale.

     

    Il y a du monde sur la colline, on reconnaît le rallye de Suède des années précédentes.

     

    La journée est déjà terminée, nous faisons l’impasse sur la super spéciale de Karlstad : c’est loin (85 km) pour voir des WRC dans des duels de 1.900 mètres…

     

    Pour le dimanche, il n’y a guère de choix, il n’y a qu’une spéciale, la power stage de Varmullsasen. Connaissant le saut de l’arrivée pour l’avoir fait ces 4 dernières années, nous choisissons un endroit qui n’était pas très fréquenté l’année dernière (quand il y avait 2 boucles). Bon choix, nous arrivons à 100 mètres de la spéciale après un parcours de 8 km dans les bois sans rencontrer âme qui vive. C’est une longue courbe à droite, avec un T droit ouvert à droite. Latvala et Meeke arrivent super vite, donnent un petit coup de frein et balancent littéralement leur WRC dans le T, à la corde, en accélérant à fond. On se dit qu’on tient là deux mecs sur le podium. Al Qassimi passe en troisième position, mais vous savez tous qu’il ne prend pas de risques dans les power stages. Neuville déboule à fond, il ne freine pas et sa i20 se met en travers avant le T, qu’il enfile tout en dérive (et toute la courbe à droite qui suit dans la foulée). C’est hyper-spectaculaire, mais on se dit que ça doit lui coûter au final. Nicolas Gilsoul nous avouera lundi qu’ils ont tout donné dans la power stage, en utilisant au maximum toute la largeur de la route. Ceux qui suivront donneront tous un petit coup de frein, et utiliseront de plus en plus la corde (l’intérêt des traces de ceux qui partent devant). La suite, on la connaît.

     

    Neuville dans la power stage (avant le T).

     

    C’était un peu court dimanche, mais le passage des « fous furieux » nous a régalé. Et les WRC2 n’étaient pas en reste. Les Fabia sont même passées avec la roue avant droite dans le vide (fossé à la corde). Et c’est là qu’on doit tirer un coup de chapeau à ces virtuoses. Il n’y a pas de mauvais pilotes dans le top 30. Pour ceux qui sont plus loin, on parlera d’objectifs différents.

     

    Nous sommes partis dimanche vers 16h à Gardermoen, où nous avons dormi parce que nous devions être à l’aéroport à 4h30 du mat.

     

    Petites anecdotes sur les rencontres fortuites qu’on peut encore espérer en WRC. Je vous ai déjà raconté que nous étions derrière Ilka Minor dans la file d’enregistrement (qui nous a remercié pour les compliments sur le spectacle offert par Henning). Et à notre grande surprise, Neuville et Gilsoul était à côté de nous pour monter dans l’avion, Gilsoul a été sympa de nous raconter plein de trucs, il nous a même conseillé d’aller un jour voir le rallye de Pologne, parce que c’est un pays abordable et que le parcours se fait dans une campagne ouverte où on voit loin et longtemps. Il nous a dit que c’était plus rapide qu’en Finlande. Vraiment un chouette gars, très accessible !

     

    Fin de l’aventure…


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